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21 mars 2019

#Milawoe-Togo: La peur de la mort - Démystification.

#Milawoe

« Dans une lutte de libération d'un peuple, il est indispensable de travailler à la déconstruction, démystification des faux concepts qui enchaînent l'esprit, le mental des opprimés. » 


Nous choisissons de parler aujourd'hui du concept: ''La peur de la mort''. Nous allons aborder sa déconstruction, démystification en deux phases.

  1. L'Analyse du concept ''mort'' dans une lutte de libération.
Dans un environnement socio-culturel, politico-économique où la vie de l’être-humain, est banalisée, utiliser la peur de la mort pour prôner la paix est un pure mensonge.

Dans notre réalité à nous, au Togo, à chaque tentative du peuple pour se soustraire du joug du clan Gnassingbé, lorsque l'action collective n’aboutit pas (rien qu'à la première tentative) au résultat souhaité, nous remarquons tous un regain de discours du genre: « Les gens sont morts inutilement... le Togo n'a plus besoin de Martyrs... les jeunes sont arrêtés pour rien... il y a eu des blessés inutilement... »
En analysant en profondeur le concept ''mort'' et les discours tendant à préserver les togolais d'elle (mort), il y a sans doute, un constat de manipulation, d'instrumentalisation de la masse.

La mort existe t-elle vraiment si nous nous référons aux croyances, à notre culture ?

La vie humaine se termine t'elle avec la perte du corps humain qui se traduit par cette fameuse ''mort''?

Einstein définit la matière comme une condensation d'énergie et donc la désintégration de la matière libère l'énergie. Ce qui veut dire que le corps humain n'est qu'un produit de la condensation de l'énergie et la mort n'est que la désintégration du corps humain pour la libération de l'énergie. A la naissance, l'énergie de base qui nous a été donnée à tous par le Dieu créateur, se modifie, se développe, et se synchronise avec l'expérience de la vie, le choix de vie que chacun en a fait. Cette énergie finale que nous résumons en divers termes, telle une expérience de vie, la vieillesse ou carrément la sagesse... , après la désintégration du corps, est censée marquer à jamais l'humanité et donc laisser l'empreinte de notre existence, des décennies après notre mort. 

      Après leur mort, en fonction du choix de vie qu'ils ont mené, la désintégration de leur corps a laissé jusqu'à nos jours et peut-être à jamais leur existence, leurs philosophies, leurs idées, histoires et expériences dans nos mémoires et se transmet de générations en générations. 
Je veux parler là, en commençants par les figures religieuses de Abraham, Moïse, Jésus, Mahomet en passant par les figures révolutionnaires comme Che Guevara, Nelson Mandela, pleins d'autres de tout genre, comme Malcolm-X, Martin Luther King, 2PAC, Tracy Chapman, pour aboutir aux nôtres, ceux et celles qui ont marqué et redonnent au quotidien, l'espoir à la jeunesse africaine : Sylvanus Olympio, Thomas SANKARA, Tavio AMORIN... 

Dans un environnement socio-culturel et politico-économique où :
  • La route qui est censée faciliter le déplacement, tue des milliers de personnes par an et cause des centaines de milliers de blessés à vie,
  • Les hôpitaux, dispensaires tuent, provoquent d'autres maladies par manque de matériels et de personnels de santé adéquats,
  • Le chômage et la misère désintègrent  la cellule familiale et provoquent la délinquance juvénile avec son lot du banditisme et de prostitution,
  • Les média publics abrutissent la masse à travers leurs émissions (excusez-moi le terme) à la con, 
  • La musique qui est censée cultiver puis divertir la population et adoucir les mœurs est utilisée pour abrutir la jeunesse,
  • Il existe une justice favorable aux oppresseurs et même pas équitable aux opprimés...
Pouvons nous encore chanter aux opprimés qui meurent déjà à cause du système d'organisation sociale cinquantenaire : ''la mort inutile'' ? Quand ceux-ci se lèvent pour la désintégration de la structure sociale qui déjà, les tue au quotidien  ?

Ces centaines voir milliers  de blessés issus de routes défectueuses qui s'en vont se soigner dans les hôpitaux mal équipés ne vous disent rien ? Que constatons nous à la traumatologie de nos hôpitaux publics au Togo ?

Le dictateur, le dominant pour obtenir l'obéissance de la masse sans contraintes physiques utilise le concept ''mort'' pour rendre les opprimés résignés, fatalistes. 

Jésus disait : « N'ayez pas peur de celui qui peut tuer le corps, mais ne peut rien contre l'esprit... »

Dans toutes les croyances religieuses sur terre, la mort n'est pas la fin de l'Homme. 

Chez nous au Togo, si nous nous référons à la culture Ewe . La mort est appelée, EKOU. Et ce même Ekou signifie encore la graine, le noyau. 

Pour devenir un Ekou dotant du pouvoir germinatif, il faut alors un travail sur soi même en incorporant les principes universels dans son savoir-faire, savoir-vivre, savoir-parler et un véritable engagement dans son milieu de vie. Ceci pour avoir un environnement favorable à la germination d'Ekou humain et à sa croissance.

D'où vient alors cette croyance de la peur de la mort ?
A qui profite la psychologie de la peur de la mort  ?

Si nous n'agissons pas, nous sommes déjà tués par la gestion du clan Gnassingbé et donc le système oppressif n'est pas inquiété.

Si nous agissons, certes ils peuvent nous tuer, mais nous pouvons aussi déstructurer, désintégrer le système oppressif cinquantenaire.

Nous n'allons pas nous suicider. Mais avec la réalité que nous vivons au Togo, si nous devons mourir, au moins mourrons : 
  • en faisant quelque chose de bien; mourrons en essayant d'améliorer le futur de la population togolaise; 
  • en disant haut la vérité que la minorité richissime n'arrive pas à dire, de peur de se voir priver des pots de vins par l'oppresseur;
  • en réclamant la justice, de bonnes routes, des hôpitaux équipés avec de bons personnels, le travail, un niveau de vie décent... 
Une minorité de la jeunesse togolaise a commencé à réaliser la splendeur de la réalité à propos de la désintégration du corps humain pour donner place à l'énergie qui marque à jamais les esprits... C'est un début. La route a été et sera encore peut-être longue, mais la majorité de la jeunesse togolaise et africaine finira par prendre conscience de cette réalité (ou plutôt, priorité à une vie évolutionnaire).

Nous ne nous inspirons pas, le monde entier, aujourd'hui, ne s'inspire pas de Nelson Mandela ou de Thomas Sankara parce qu'ils ont été des dictateurs ou qu'ils ont opprimé, affamé, torturé, tué leur peuple... 
La vie elle même est une suite infinie de condition. Quiconque rêve de finir sa vie comme ces derniers, comme Bob Marley, comme tant d'autres doit avoir comme priorité, la justice, l'équité, le respect de l'être-humain et surtout le bien aux yeux de Dieu. 
Faisons face à la réalité, quel rapport, qu'est-ce que l'humanité retient aujourd'hui des autres figures de l'histoire, comme Hitler, Mobutu Sese Seko, Idi Amin, Blaise Compaoré, Nyassingbé Eyadema ou encore Paul Biya avec son bilan actuel ? Je vous laisse en conclure.

La liberté d'après l'histoire des peuples ne s'obtient jamais en restant inactif, passif ou en collaborant avec l'oppresseur.

Entre la psychologie des  bastoustans c'est-à-dire collaborer avec l'oppresseur pour obtenir une liberté variable selon l'humeur du prince et la vraie liberté ; Mandela et les noirs sud-africains ont choisi la voie humaine du pouvoir politique.

Notre constitution nous dit : « Vainquons ou Mourons dans la dignité !  »

Nous sommes une génération de résultats. La victoire est nôtre maintenant !

Fovi Katakou ( b-a-b-a , RAL )

Nature-Homme-Societe