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25 août 2020

Les leçons à tirer de nos erreurs durant la lutte.

#Milawoe

#LeChangementCestMaintenant 


L'ERREUR EST DE NE JAMAIS ESSAYER.

Dans la vie d'un peuple en lutte pour sa libération, il vient un moment où le peuple et certains de leurs responsables commettent des erreurs. Ce n'est pas grave. Mais le malheur, le danger est de s'enfermer dans cette erreur en refusant de voir la réalité objectivement pour oser entreprendre d'autres choses.

Après la sortie d'Égypte, quand Moïse est allé à la recherche de la constitution c'est-à-dire les dix commandements de DIEU, certains dirigeants du peuple israélien de la Bible ont conduit le peuple à l'adoration du Veau d'Or.


Au Togo, l'élection du 22 février 2020, quel qu’en soit les interprétations, nous a permis d'évacuer une thèse sur le champ de la lutte de libération.

Il s'agit de la thèse selon laquelle : « Seule une personne venant du système sera apte à provoquer le changement. Car elle va rassurer l'armée et certains barons du système qui ont peur pour leur vie ».

C'est au nom de cette thèse que beaucoup disaient : « FABRE est l'obstacle de l'alternance ». Car si les togolais ne donnaient plus leurs voix à Fabre et ils les confiaient à une autre personne venant du système du clan Gnassingbé, l'alternance tant souhaitée verra donc le jour au Togo.

 

L'analyse objective des discours avant, pendant et après la campagne électorale du 22 février 2020 montre clairement que la dynamique n'a pas inclus dans ses démarches, la phase de la résistance citoyenne après les résultats de l'élection.

Ce qui a été vendu aux togolais est : « une alternance pacifique avec la personnalité d'AGBEYOME ». Car ce dernier ayant travaillé avec le système et fort de ses relations de ces dernières années avec le clan Gnassingbé, il est la personne idéale pouvant provoquer l'alternance au Togo. Il représente donc en apparence une garantie pour les soldats et les barons du système qui ont peur pour leur vie et celle de leurs proches puis surtout la France qui verra en lui la personne pouvant préserver son intérêt.

L'idée d'une alternance politique pacifique sans effusion de sang ni arrestations a ainsi été vendue à la population togolaise. Une idée qui a trouvé de l'écho favorable grâce à Mgr Kpodzro.

 

La conscience collective étant animée par la pensée religieuse, les révélations prophétiques d'un Mgr Kpodzro ont été perçues comme l'occasion rêvée de la libération du Togo. Une libération sans effort, vendue, c'est le mythe d'un libérateur qui vient ainsi d'être activé. DIEU en personne est descendu pour libérer les togolais. La psychologie #Mawoulawoè (Dieu le fera) avait ainsi pris forme. 

 

Après l'élection du 22 février 2020, en analysant la réaction du clan Gnassingbé et celle de la dynamique, tout est clair que c'est un VEAU D'OR qui a été vendu aux togolais à travers la personne d’Agbeyome.

Les discours du carnet d'adresses, de prophétie.... rien que du mythe politique.

 

Il y a trois choses à tirer de cette élection du 22 février 2020 :

   1- Le système s'est servi d'Agbeyome en lui faisant croire à travers certains barons, une possibilité d'alternance s'il arrive à avoir l'aura du peuple.

   2- Agbeyome a surfé sur la personnalité de Mgr Kpodzro et la thèse d'une libération du peuple par une personne venant de l'intérieur du système qui anime la conscience collective.

   3- La neutralisation des résistants pro-démocratie pour un temps par la théorie des jeux en poussant le peuple togolais vers l'application de la thèse : « une libération d'une personne venant de l'intérieur du système ».

Qu'elle est donc la différence entre l'appel de Tikpi après la répression du 19 Août 2017 et celui de la dynamique après l'élection du 22 février 2020 ?

Tikpi a travaillé pour avoir une base populaire. Ce qui n'est pas le cas d'Agbeyome. Mgr Kpodzro pour sa part est à la retraite. Les discours d'avant et après le 19 Août 2017 ont créé la mise en disponibilité de l'élément catalyseur d'action qui est le groupe de l'ANC.

Les discours d'avant et après le 22 février 2020 de la dynamique n'ont pas pris en compte le facteur de la nécessité d'avoir dans son rang un élément catalyseur d'action. Agbeyome, ne disposant pas de base populaire dans la phase de résistance, devrait, pour le bien du peuple se doter d'élément catalyseur d'action et de mobilisation à travers une alliance avec le groupe ANC. Mais hélas, tout a été fait comme si la dynamique avait réussi à obtenir un accord avec le clan Gnassingbé pour une paisible alternance politique en 2020. Ou comme si DIEU avait promis de délivrer miraculeusement le peuple togolais le 22 février 2020.

Le deuxième élément catalyseur que nous avions et sur lequel nous pourrions compter a aussi été presque perdu ou réduit par le départ prolongé de Tikpi. L'affaire de faux coup d'État du 23 Novembre 2019 et des arrestations massives des jeunes du PNP. L'appel de Tikpi en Décembre 2019  pour #NonAu4eMandat n'a pas eu d'écho chez la population.

Les résultats, les chiffres fabriqués par Gnassingbé Faure à l'élection présidentielle n'ont pas été exploité par les combattants de la liberté. Dans une lutte, toute situation, bonne ou mauvaise doit être exploitée pour la bonne cause. Au lieu que cela mobilise davantage et crée une synergie d'action meilleures pour la liberté, les combattants de la liberté se sont aller émotionnellement... De colère en déceptions, n'ayant pas pu canaliser leurs énergies, ils se sont laisser démobiliser, diviser, ce qui a conduit à des confrontations de tout genre entre nous-même, combattants de la liberté.


En somme, par la théorie des jeux, le clan Gnassingbé a privé la dynamique des deux éléments catalyseurs qui sont : PNP ( Parti National Panafricain ) et l'ANC ( Alliance Nationale pour le Changement ).

Les actions de résistance de la dynamique après l'élection du 22 février ont simplement été réduites : aux conférences de presse, des messages audio ou vidéos aléatoires sur les réseaux sociaux... Ceci, d'un point de vue général montre une fois encore que l'on doit mettre plus de sérieux dans le combat de libération du peuple togolais. Plus de romantisme révolutionnaire, plus de place ni de temps pour les mythes. 

La dynamique a néanmoins montré que c'est seulement une détermination farouche des combattants de la liberté qui peut venir à bout de la dictature togolaise. Il est inutile de faire croire encore au peuple, une éventuelle libération venant d'un dieu ou un étranger.

 

Maintenant il est primordial d'aborder la lutte de libération avec un regard systémique. C'est ce qui nous permettra d'avoir une vision globale sur la lutte de libération.

Dans un environnement dictatorial, le pouvoir compte sur des piliers comme :

  • La police, l'armée et les autres instances coercitives,
  • La justice, la commission électorale et les élites professionnelles,
  • Les services civils, les spécialistes et autres experts techniques,
  • Le système d'instruction, éducatif et les structures qui créent et contrôlent la connaissance,
  • La religion institutionnalisée et les institutions traditionnelles respectées,
  • Les médias et les personnes qui contrôlent la diffusion publique de l'information,
  • La communauté professionnelle et tous ceux qui sont à la tête des différents secteurs financiers et économiques,
  • L'Ancienne puissance coloniale, et certaines institutions comme la CEDEAO.

 

Nous devons donc, chacun avec ses propres moyens, travailler à la récupération, neutralisation et la déstructuration de ces piliers du pouvoir.

Notre préoccupation première doit être :

  • Comment créer la désunion dans le camp de l'oppresseur (exactement comme eux-aussi le font déjà) ?
  • Comment pouvons-nous amener l'armée à s'approprier l'esprit de l'article 21 de notre constitution?

Il n'est plus question de parler et d'agir pour créer un leader aux togolais. Nous devons simplement agir pour l'émergence de la conscience politique de la masse.

Avec des outils qui vont permettre à chacun de nous, de lire et d'analyser objectivement la réalité sociale, la libération viendra à coup sûr maintenant.

                    « On ne libère pas un peuple. Un peuple se libère lui-même. »

Travaillons à la démystification de la Peur (peur d'être tué, arrêté, torturé, de ne pas trouver du travail, de perdre son emploi…), la Misère et du concept Mawoulawoè.

Faisons des réflexions, sur :

  • Le sit-in de pression à-venir,
  • L'initiation à la culture de spontanéité,
  • La synchronisation des actions partout et au même moment,
  • L'identification des points stratégiques de la ville et comment les occuper,
  • Comment filmer en temps réel la répression du système dans la rue lors de nos prochains mouvements du #ÇaSuffitMaintenant... 


Nous sommes une génération de résultats. La victoire est nôtre, maintenant ! 

Fovi Katakou (b-a-b-a, RAL)

Nature-Homme-Société