Les citoyens togolais, la majorité consciente et révoltée mais damnée et démunie, depuis le 20 décembre 2018 (date des élections législatives unilatérale du régime RPT-Unir dont nous connaissons tous les conditions dans lesquelles elles se sont déroulées et les conséquences sur l'avenir du peuple) se posent des tas de questions en bilan de la situation du pays, dont les pertinentes sont :
- Ils ont eu le culot d'ignorer les revendications du peuple, la feuille de route de la CEDEAO et ont fait leurs élections du 20 décembre, quelle sera alors la suite de notre lutte ?
- A quoi nous a servi le respect et la confiance en la CEDEAO ?
- Avons-nous échoué ?si oui ou non, pourquoi?
- La lutte elle-même ne peut pas s'arrêter là, il est question de l'avenir de tout un peuple. Quelle sera le prochain tournant de cette dernière ?
A toutes ces différentes questions des citoyens émanent des réponses primaires comme :
- La C14 a été inefficace. Elle n'a pas de stratégie spécifique.
- C'est fini pour nous. Seul Dieu peut nous sauver.
- Nous ne pouvons rien faire.
- La C14 a trahit l'aspiration populaire.
- Le Togo a besoin d'une nouvelle classe politique.
Nous nous invitons à répondre à cette question : Sommes nous levés en Août 2017 pour ces élections législatives du 20 décembre 2018 ?
Pourquoi nous nous inquiétons donc de leurs élections du 20 décembre 2018 ? Leurs élections parce que ce fut des élections qui ont été organisée sans avoir exécuté les pré-requis à cette dernière, nous, population, n'y avons pas participé. Cette mascarade électorale n'a aboutie qu'à la nomination de leurs soit-disant députés. La preuve de ces nominations fut la sortie d'Abass Bonfoh sur les réseaux sociaux par rapport aux députés donnés au parti politique NET ( Nouvel Engagement Togolais ).
Le soir même des élections législatives du 20 décembre, après la fermeture des bureaux de vote, à titre de première sortie sur les médias, le ministre Bawara confirmait peut-être sans en être conscient, sans le savoir ou indirectement, la non-participation de la population à cette mascarade, en ces mots en disant : « La qualité d'une élection ne dépend pas du taux de participation ». Il s'agit de l'avenir d'un peuple, et soyons un peu plus sérieux. Si le taux de participation était vraiment les 60%, Bawara n'affirmerait jamais ça devant les média.
Nous nous sommes mis debout et agissons depuis Août 2017 pour la #C92Originelle, c'est-à-dire le retour de la constitution de 1992 et donc nous voulons des structures et institutions qui prônent la justice, la sécurité, la liberté et la prospérité pour le bien-être de tous sans distinction aucune.
Nous avons compris que les structures et institutions qui existent aujourd'hui, fonctionnent seulement pour le clan Gnassingbé. Et notre démarche est de donner un cadre démocratique au Togo.
Nous ne nous sommes pas mis debout pour des élections aux humeurs du clan Gnassingbé; mais pour le respect des droits de l'homme et un État de droit au Togo.
La nomination des députés n'est pas une chose nouvelle ou étrange au Togo, car avant les années 1990, le Togo était dirigé par le parti État où c'était le culte de Gnassingbé Eyadema. Mais par la volonté et l'action des togolais, nous avons arraché certaines libertés. De même la main mise par le clan Gnassingbé et ses amis sur toutes les structures et les institutions aujourd'hui ne devrait pas nous inquiéter. Ceci doit plutôt être une opportunité pour nous mobiliser et agir maintenant pour un véritable État de droit et le respect des droits de l'homme au Togo.
Si les togolais des années 1990 malgré les moyens limités et la nature répressive du régime de Gnassingbé Eyadema ont pu obtenir au moins la #C92Originelle, ce n'est pas les nominations des députés en 2018 et le régime de Gnassingbé Faure qui vont devenir un obstacle pour une société démocratique au Togo à l'ère de la communication 2.0.
Nos efforts pour amener une société démocratique au Togo depuis Août 2017 sont heurtés à une machine de répression systématique du clan Gnassingbé.
La répression de Gnassingbé Faure est elle liée à la C14 ?
Cette répression est-elle faite à cause des leaders qui composent la C14 ? A cause d'Adjamagbo, Tikpi, Fabre ?
Si aujourd'hui nous avons un autre regroupement avec de nouveaux leaders, GNASSINGBÉ Faure cessera t-il de réprimer sauvagement les mouvements de protestations ?
Que reprochons-nous concrètement à la C14 ? L'émergence d'une nouvelle classe politique nécessite t-elle la disparition de la présente ? Une nouvelle classe politique, c'est possible, mais va t-elle tombe du ciel ?
En analysant la vie socio-culturo-politico-économique du Togo avant et après Août 2017 jusqu'aujourd'hui nous ne pouvons rendre responsable la C14 de la nomination des députés du 20 décembre 2018.
Aujourd'hui, au lieu de nous donner à la philosophie du péché adamique,
une philosophie qui consiste devant un problème, un drame collectif à
trouver un bouc-émissaire parfait pour se déresponsabiliser, se
justifier, accuser l'autre. Nous devons plutôt croire en ce que nous tous avons fait pour l'avènement d'une société démocratique au Togo depuis Août 2017. Les élections du 20 décembre 2018 nous montrent donc que la lutte pour un État de droits et le respect des droits de l'Homme ne peut plus être exclusivement réservée aux partis politiques ou un quelconque leader. Elle devient une affaire de tous citoyens. La construction d'un pays, la restauration des principes humains n'est jamais l'œuvre de la philosophie du péché adamique. L'histoire des peuples qui ont vaincu l'oppression est un grand enseignant pour nous.
Si nous ne voulons plus être surpris par un mouvement populaire ; et
mettre notre destin dans la main de la probabilité naturelle, nous devons plutôt nous amener les uns et les autres à s'approprier la lutte pour un Togo libre, juste et prospère pour tous.
Au lieu de jouer aux accusateurs de la C14 et ses leaders , nous devons nous lancer à la construction de la lutte citoyenne.
Cette phase de la lutte pour un Togo libre, juste et prospère pour tous n'a plus besoin des dénonciateurs qui n'osent jamais.
Elle n'a plus besoin des discours de colère pour blâmer les leaders traditionnels.
Ces énergies d'accusations, de dénonciations peuvent être utiliser pour construire des citoyens actifs pour leurs droits et devoirs dans tous les secteurs socio-professionnels.
Nous devons commencer plutôt à aider tous les Togolais à se voir capable de pouvoir agir pour se libérer de l'oppression et de l'exploitation, par eux-mêmes. Les décisions à prendre, les moyens à utiliser lors d'une injustice ne doivent plus forcément venir d'un leader politique ou de la société civile d'abord.
Nous devons avoir un discours qui libère les esprits des schémas mentaux qui empêchent le togolais d'agir, de penser et de parler par lui même.
Chaque citoyen, couche socio-professionnelle doit voir qu'il a plus d'intérêts dans le Togo nouveau. Et il est de son devoir et droit de se mobiliser et d'agir pour son intérêt.
Par la mobilisation et l'agissement de tous, nous allons diminuer considérablement la sauvagerie, la barbarie de la machine de répression du clan GNASSINGBÉ.
La répression du clan Gnassingbé est l'œuvre des Hommes. Hors ceux qui exécutent l'ordre de répression ou protègent les miliciens dans leur barbarie partagent les mêmes conditions de vie que nous. Ceux qui conçoivent les plans de répressions et qui donnent l'ordre ont leur femmes, maîtresses, mère, chauffeurs, domestiques, les répétiteurs et enseignants de leurs enfants qui sont en contact avec nous.
Ils vivent parmi nous.
Si nous travaillons bien notre discours et nous présentons la sécurité que le Togo nouveau représente pour tous les Togolais, certains enfants, mères, femmes des soldats et des donneurs d'ordre barbare peuvent participer à amener leur fils, père et homme à accepter le Togo nouveau sans peur du lendemain.
Si nous avons la foi que nous pouvons combattre le diable, l'esprit de malédiction familiale, est-ce un régime des humains à une tête et au sang rouge dans les veines qui va nous décourager, nous plonger dans le fatalisme ?
David a vaincu GOLIATH. Et Jésus nous a dit : « Si vous avez la foi comme une graine, vous pouvez demander à une montagne de se déplacer. Et elle va se déplacer. » Nous crions sur tous les toits, notre appartenance à différentes réligions dont celle chrétienne, mais nous ne considérons ni ne mettons en valeurs ces faits et paroles.
Si malgré l'arme nucléaire, le développement de l'Afrique du Sud par les boers (blancs sud-africains), les intérêts des grandes puissances en Afrique sud, la machine de répression des boers, l'ego des leaders noirs comme Buthelezie...; les noirs sud-africains ont vaincu le système d'apartheid.
Si malgré l'esclavagisme, le colonialisme, le racisme les noirs sont passés du statut d'objets à l'humain pensant et agissant aujourd'hui.
Est-ce le régime de Gnassingbé Faure qui nous amenera à dire aujourd'hui que nous ne pouvons plus rien, après ce 20 décembre 2018 ?
S'il suffit simplement de prier pour avoir la liberté, les israélites de la Bible ne feront pas tous ces parcours avant de trouver leur terre promise.
Les discours des leaders religieux catholiques d'aujourd'hui montrent que la praxis religieuse exige à tous les chrétiens de s'engager pour la justice, la liberté et la prospérité dans son pays.
Nous n'avons pas un état au Togo. Et des structures et institutions qui existent aujourd'hui dans la société togolaise fonctionnent pour les intérêts du clan Gnassingbé.
Devant un tel constat, nous devons travailler à l'émergence des cellules de réflexion, de développement économique et culturel... parallèle dans tout le Togo pour la réorganisation de la société en l'avantage du peuple.
Nous devons travailler à priver le clan Gnassingbé des ressources humaines nécessaires au fonctionnement de leur système d'oppression et d'exploitation. Et nous devons gagner pour la cause du Togo nouveau des ressources humaines qui sont aujourd'hui avec le clan Gnassingbé.
L'engagement de ces ressources humaines du clan Gnassingbé pour le Togo nouveau va plus rassurer la minorité qui a peur du lendemain d'oser comme les boers de l'Afrique du Sud.
Chaque environnement socio-culturo-politico-économique dictatorial produit toujours sa minorité active pour un nouvel ordre social.
Et le changement social n'est toujours que l'œuvre de la minorité active.
Faisons nous même, avec nos moyens propres ce que nous jugeons faisable par les leaders politiques. Par nos actions pour le Togo nouveau nous aurons rapidement un résultat, plutôt que de dire des choses pour que d'autres viennent le faire pour nous.
La minorité active d'aujourd'hui, est une génération de résultats. La victoire est nôtre maintenant !
Fovi Katakou ( b-a-b-a , RAL )
Nature-Homme-Societe