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05 juin 2022

LE JOURNALISME DANS UN ENVIRONNEMENT DICTATORIAL.

#Milawoe!

#LeChangementCestMaintenant!

 

Dans le quotidien togolais, depuis deux ans et voir même plus, tout observateur de la vie sociale doit constater l’émergence d’un conflit ouvert entre les journalistes et les leaders des partis politiques pro-démocratie. Des journalistes, qui jadis mettaient leur savoir-faire au service de la lutte pour l'éveil de conscience par rapport aux revendications des droits socio-politico-économiques, aujourd'hui, à travers leurs interventions, épargnent l'oppresseur commun mais dirigent l'opinion contre les partis politiques et parfois même envers les acteurs de la société civile.

En les écoutant et analysant, en leurs termes, la responsabilité cruciale de nos maux émanerait des opposants. Rien qu’en-y pensant, on se demande ce qu’ils appellent opposant, dans un environnement dictatorial ? En les suivant, les opposants, ce sont les partis politiques pro-démocratie ; Ce qui ne répond pas à la réalité des faits. 

 

Dans un environnement dictatorial, c'est une faute grave de réduire l'opposition à un groupe de partis politiques. Alors que ceux qui militent dans ces partis politiques sont à peine 5% de la population. Doit-on en déduire selon les différentes sorties et points de vue de nos journalistes que les 95 % des togolais sont pour la manière dont le pays est gouverné ?


 

Dans un environnement dictatorial, l'opposition, c’est tous les groupes socio-professionnels qui subissent la mauvaise gestion. Ce n'est pas une question d'un groupe exclusif.

 

 

Dans des discussions informelles avec certains journalistes, nous avons pu déceler quelques causes du conflit ouvert entre les journalistes et les partis politiques pro-démocratie. En scrutant la thèse des uns et des autres, nous avons jugé bon, pour plus d'éclaircissement de ne pas inclure le discours bon marché : « Il a pris de l'argent ». Ce serait trop facile d'expliquer ou de réduire les mécanismes psychologiques à une telle thèse.

Beaucoup de journalistes qui dans les années 2010 marchaient côte à côte avec les leaders pro-démocratie, aujourd'hui ; il suffit juste d'écouter leur sortie pour se rendre compte du profond désamour.

 

QU'EST-CE QUI PEUT EXPLIQUER CE DÉSAMOUR À L'ENDROIT DES PARTIS POLITIQUES ?

Un désamour ci profond qui laisse à croire que les responsables des partis pro-démocraties seraient à l’origine de tous nos maux. Pourtant, nous vivons dans un environnement dictatorial depuis plus de 50 ans.  

 

À un moment donné, nous avons l'impression que ce sont les partis politiques qui sont au pouvoir et le clan cinquantenaire, avec le peuple. Car le traitement des faits liés aux partis politiques pro-démocratie prend plus de l'énergie et de l'ampleur par rapport à ceux du clan au pouvoir.

Les journalistes, à travers leurs sorties, semblent être plus à l’aise et confiant quand il s’agit de critiquer les partis politiques plutôt que le clan Gnassingbé. Ils consacrent plus de temps à déconstruire aux yeux de l’opinion publique, les pro-démocraties. Ce qui nous laisse dans une impression qu'il suffirait simplement de changer les pro-démocraties et le Togo redeviendrait l’OR DE L’HUMANITE dont jadis notre père de l’indépendance avait rêvé.

Dans une inconscience même partielle, une telle représentation psychologique de la réalité sociale amène plutôt les togolais à obéir au clan cinquantenaire sans contraintes ou à collaborer, voir les accepter malgré eux.

La représentation sociale est à un tel point qu'aujourd'hui, quand vous présentez à un togolais, un leader pro-démocratie (qui propose la lutte aboutissant à la liberté socio-économique et politique) et la dictature du système RPT-UNIR ; il accepterait volontiers subir l'oppression et l'injustice de ce dernier. Car pour une raison ou une autre, il redouterait plus le leader qui n'aurait pas d'argent ni une masse de gens très déterminés derrière à se sacrifier pour le Togo. Ce qui fait que face à l’injustice, à l'arbitraire et aux mesures impopulaires ; les togolais sont de plus en plus indifférents, résignés, inactifs. Et ils attendent qu'une force invisible ou étrangère vienne les libérer des mains du clan cinquantenaire.

 

Si l'antagonisme entre les leaders et les journalistes d'une part, et d'autre part les leaders d'opinion créent un terreau fertile pour l'indifférence, la résignation. Alors il se pose un problème sérieux.

Pouvons-nous dire que nos leaders d'opinion, journalistes, sont conscients du fait que leur conflit ouvert avec les partis politiques pro-démocratie nourrissent indirectement le clan au pouvoir ? 

 

Nous pensons qu'il se passe là, un mélange de frustration, d'ignorance, d'arrogance, de mépris, de sous-estimation des actions et propos sur le champ politique qui font émerger une incapacité voir un refus systématique d'aborder les faits sociaux de manière systémique.

Pour provoquer un changement social dans un environnement donné. Il faut impérativement connaitre et comprendre ce qu'est :

  • Le pouvoir,
  • Les piliers du pouvoir,
  • Les différents acteurs actifs des différents piliers du pouvoir.

 

Les journalistes sont un des composants d'un pilier du pouvoir. Ils font partis des Hommes de plume nécessaires, indispensables à toute personne qui veut conquérir le royaume politique.

Les partis politiques pro-démocratie, veulent accéder au royaume politique. Un royaume politique occupé par force par le clan cinquantenaire. Si le clan est toujours en place, c'est parce qu'il a des piliers qui le soutiennent directement ou indirectement.

Le travail des leaders pro-démocratie, est de récupérer ou neutraliser les piliers du pouvoir qui soutiennent le clan Gnassingbé.

 

Nous avons aussi l'option où, si un leader d'opinion ou journaliste voudrait provoquer le changement social à travers la théorie des jeux, il pourrait se servir de cette même théorie en utilisant indirectement, subtilement les piliers du pouvoir pour destituer celui qui est au royaume politique. Ce qui veut dire que, rien qu'avec ses idées, on peut faire bouger les piliers du pouvoir pour avoir un résultat donné.

Dans le cas de notre pays le Togo, vous avez les leaders pro-démocratie qui cherchent à accéder au royaume politique pour faire assoir un régime humain. Et les leaders d'opinion ou journalistes veulent eux, provoquer un changement social pour le bien-être de tous. Par rapport aux moyens limités des pro-démocraties et des journalistes ; l'un qui veut accéder au royaume politique et l'autre, destituer l’actuelle dictature, peuvent-ils se permettre un conflit ouvert entre eux-mêmes ?

Pour avoir l'adhésion populaire sur le plan national et international, les leaders ont besoin des journalistes et des leaders d'opinion. Pour avoir des actions de défiance politique, les journalistes, les leaders d'opinion ont besoin des leaders et militants pro-démocratie puis d'autres groupes socio-professionnels. Dans le cas togolais, pour un Togo “l'or de l'humanité’’, un conflit ouvert entre les leaders pro-démocratie et les journalistes neutralise les actions des deux acteurs au profit de l'usurpateur du royaume politique.

 

À chaque action de grande mobilisation, le début de collaboration volontaire entre les journalistes et les leaders pro-démocratie laisse penser que les deux acteurs sont conscients des enjeux dans lesquels ils veulent s'aventurer. Alors que dans la réalité des faits, c'est le contraire que nous constatons. En analysant le conflit ouvert actuel, nous pouvons affirmer que les partis politiques et les journalistes se mettent juste ensemble sur un coup de tête sans une étude en profondeur qui prenne en compte tous les facteurs et phases de la lutte.

Nous pouvons affirmer que c'est juste une collaboration coup de foudre.

C'est pourquoi à la moindre répression venant du dictateur, au moindre problème, obstacle, c'est le sentiment de trahison et désamour interne qui prend le dessus.

Les deux s'engagent en se cachant derrière « nous aimons le peuple ». Or nous savons que dans un dynamisme de pouvoir ou de lutte pour le changement social, tout groupe s'engage pour des intérêts directs ou indirects. Et qu'au même moment, l'adversaire lutte lui aussi pour neutraliser, détruire, récupérer toutes les forces qui s'opposent à lui directement ou indirectement.

Les intérêts directs ou indirectes que chaque groupe compte avoir une fois en s'engageant corps et âme tardent à venir à cause de la résistance du clan au pouvoir face aux différentes actions de grande mobilisation. La lutte prend plus de temps que prévue, les acteurs, proportionnellement, prennent de l'âge et ont maintenant plus de besoins à satisfaire. La majorité, autre fois jeune, sans grande responsabilité familiale, commence par en avoir à travers leurs progénitures. Ils ont maintenant une famille à prendre en charge.

 

Les quelques petites victoires qui arrivent, les miettes de gains politiques sont instantanément redistribués. Les besoins individuels et du parti sont énormes. Les acteurs politiques pro-démocratie ne font donc pas assez profiter les journalistes aux fruits de ces petites victoires.

Au même moment, le clan dictatorial étant à la recherche de la moindre faille, la moindre faiblesse, lance des offensives de déstabilisation de l'alliance partis politiques et journalistes à travers la corruption, des montages d'histoires par des personnes interposées, des fakes news.

Comme la collaboration, pro-démocratie et journalistes engagés, ne provient pas du fruit d'une longue et mûre réflexion pour définir le but principal et les moyens dont-on dispose, le système surf donc sur l'entourage proche, l'âge, les besoins grandissants, et le fruit de petites victoires non distribué pour alimenter le conflit interne ouvert entre les amoureux politiques de première heure.

Et le débat pour le changement social devient, subtilement : « Moi aussi j’ai contribué au Rêve d’alternance politique et de liberté socio-économique de notre pays. J’ai donc le droit de jouir des fruits des petites victoires politiques. » Tout en oubliant que ces petites victoires font partis du processus du rêve qui n’a pas encore été réalisé.

Devant ce spectacle de lutte de substitution ou de jouissance du fruit de petites victoires, le togolais lambda ayant grandi dans un environnement à peine post-colonial et reçu une éducation d’opprimé dictatorial se voit contraint et retourne porter l'habit de résignation, fatalisme, d'indifférence. Même la minorité active éclairée consciente du piège dans lequel est tombé les journalistes engagés et les partis politiques pro-démocratie, mais pour ses propres intérêts préfèrent alimenter aussi ce conflit ouvert à travers ses lectures des faits sociaux.

 

À tout conflit ouvert, il faut toujours trouver une solution, et le plus tôt possible.

Car la situation dans laquelle nous vivons actuellement au #Togo, personne n'est en sécurité. Nous sommes tous des potentiels perdants en laissant faire, en alimentant directement ou indirectement ce conflit ouvert. En intégrant le facteur intérêt de chaque groupe social, la théorie des jeux et la nécessité du changement au #Togo, nous pensons que l'environnement d'aujourd'hui a besoin des faiseurs de roi ou des décideurs de l'ombre pour le bien-être de nous tous.

La résistance du clan Gnassingbé aux différentes actions des militants et groupes pro-démocratie a fait qu'après les plus de 30 ans de lutte démocratique, le RPT-UNIR s'est réapproprié les cadres sociaux qui lui permettent d'assurer le contrôle social.

 

Pour le réveil des différents groupes sociaux pro-démocratie pour leurs droits socio-politico-économiques, les décideurs de l'ombre ou faiseur de roi pour la reconquête de la dignité togolaise doivent maintenant doter la lutte de modèle économique de libération et de construction.

Ce modèle doit se faire à travers trois types de fonds de solidarité pour la reconquête de notre dignité :

 

1- FONDS pour la déconstruction des schémas mentaux qui inhibent la réflexion et l'action. La réintroduction de nouveaux schémas mentaux qui favorisent la prise rapide d'auto-initiative pour la reconquête des droits socio-politiques et économiques.

 

2- FONDS de déconstruction du modèle économique de misère ou FONDS alternatif pour la libération économique (FALE).

 

 3- FONDS pour la résistance citoyenne au moment de la mobilisation pour les droits socio-politico-économiques.

 

Nous sommes une génération de résultats positifs. La victoire est nôtre, maintenant !

 

Fovi Katakou (b-a-b-a, RAL)

Nature-Homme-Société

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